de Lisa Balavoine, Editions JC Lattès
« Eparse » est pour moi un OLNI: un Objet Littéraire Non Identifié mais terriblement attachant. Ni véritablement un récit, encore moins un roman, c’est une mélopée, une litanie scandée qui parle d’amour perdu, romantique ou maternel, de mariage et de séparation, de souvenirs de jeunesse, des enfants qui grandissent trop vite, des peurs du lendemain, des blessures qui empêchent de guérir. La langue est lancinante et belle, dans sa répétition d’énumération, parfois crue pour réveiller la conscience. J’ai aimé et souris à ses définitions de mots inventés, astucieux, poétiques, comme Archéolovie: étude approfondie d’histoires d’amour anciennes reposant sur la collecte de leurs traces sensibles et de leurs preuves matérielles.
J’ai retrouvé des bouts d’histoire si semblables, des nostalgies si communes, des gris du Nord, des chansons, des émissions, des pulls qui grattent, des jeux et des noms disparus, que l’émotion était bien présente. Grâce à Amandine de la @librairiesaintpierre de Senlis, nous étions voisines avec Lisa au Salon Sous les Pavés, les livres, du 2 juin dernier et j’ai découvert une femme discrète, à la blondeur lumineuse, qui semble cacher sous sa fragilité la résilience des gens éprouvés très jeunes. Une très belle rencontre avec la personne et avec ses mots.